Refuge Wear Intervention London East End 1998
Date:
1998
Ref:
2002
Matériaux:
Diptych original Lambda colour photograph, laminated on Dibon (This is number 1 of 7)
Dimensions:
240 x 150cm
Catalogued:
pp46-47 Lucy Orta Body Architecture, Verlag Silke Schreiber 2003
Exhibition history:
2001 USF Contemporay Art Musem Tampa, USA
Courtesy:
The Artists
Refuge Wear (1992-98) sont des abris et des architectures provisoires qui peuvent être transformés en vêtements, pour offrir une protection dans des circonstances difficiles et un abri lors de situations d’urgence. La série, initiée lors de la première Guerre du Golfe qui a entraîné l’effondrement des marchés financiers et la récession économique, apporte une double réponse à cette crise mondiale sans précédent. Ce sont des réponses poétiques aux appels à l’aide humanitaire pour des abris, des vêtements afin de secourir les réfugiés kurdes fuyant les zones de guerre et de pallier le nombre croissant de SDF dans les rues de Paris.
Refuge Wear sont des habitats portatifs qui se transforment en anoraks et sacs à dos, conçus pour le confort de la personne et la mobilité des populations nomades. La transformation de l’abri en vêtement et inversement est essentielle au concept de liberté de mouvement, de libre arbitre ou de choix, de nouvelles relations et nouveaux échanges culturels, de l’homo mobilis. Ces habitats comportent des appendices qui peuvent servir de manches et de capuche, ou des poches contenant des objets utilitaires et symboliques. Leurs formes ergonomiques offrent un espace vital minimum au corps et ils utilisent des innovations à la pointe du design, par exemple des armatures télescopiques en carbone qui élèvent le tissu au-dessus du torse pour éviter la sensation de claustrophobie. Les matériaux ont des propriétés techniques comme le Rip Stop respirant et / ou des revêtements en polyuréthane (PU), pour un confort supplémentaire et une meilleure protection contre l’usure.
Pendant les années 90, Lucy + Jorge Orta ont organisé une série d’interventions pour défier des actes de disparition sociale et donner aux populations invisibles une visibilité nouvelle. Des espaces urbains « périphériques » comme les squats, les gares, les chantiers immobiliers, les ponts et passages souterrains furent choisis comme scènes pour des happenings simultanés. Ces interventions - avertisseurs, sonneries d’alarme, sifflets de détresse - mettent au jour des problèmes sociaux que les médias ignoraient alors.
Les interventions organisées dans l’East End de Londres ont été commandées par Dazed and Confused et photographiées par John Akehurst.