Refuge Wear City Interventions 1993-1996
Date:
1993 - 1998
Ref:
2012
Matériaux:
Original Lambda colour photographs, laminated on Dibon, 9 modules (ed. 3)
Dimensions:
290 x 200cm (90 x 60cm each)
Exhibition history:
2006 9th Havana Biennial Cuba
Courtesy:
The Artists
Tout le travail de Lucy Orta s’articule autour de l'autre. A cet autre que la société a déposé sur la périphérie. A cet autre qui peut devenir soi-même, à cet autre dans lequel nous sommes tous. Exclus du Théatrum Mundi quotidien caractéristique de la socialité, reclus, sans rôle ni fonction.
Né au fin des années 80, dans une période de crise économique, le travail de Lucy Orta s’est articulé par rapport à cette situation de difficultés et d’exclusion sans pareil. Dans l’enfer de la spirale moderne. Le monde contemporain est désormais marqué par une extrême fragilité, précarité. Et personne ne peut être épargné. La descente, désormais sans filet, peut être longue ou en forme de saut de l’ange. Sans travail, sans argent, sans abris, le tiers monde envahit progressivement les grandes capitales. La survie est le nouveau mot d’ordre de la décennie.
En impliquant des personnes en difficultés, isolés ou au sein d’associations, à participer dans des actions collectives consistant notamment dans la réalisation de “vêtements refuges” ou de “kits de survie” l’artiste pose clairement la question du citoyen en soulignant sa dimension d’acteur collectif. Etre citoyen c’est participer à la société. D’autant que la France ne possède pas véritablement de tradition dans la participation aux responsabilités sociales. Lucy Orta développe une attitude atypique pour un milieu de l’art hexagonal peu concerné par un engagement social ou politique.
Jerome Sans, Refuge Wear, éditions Jean Michel Place, Paris 1996